Note : Dans cet article, je mentionne principalement ChatGPT par souci de simplicité, mais tout ce qui est dit s’applique également aux autres intelligences artificielles génératives comme Claude, DeepSeek, Mistral et consorts.
Précision importante : aucune IA n’a été blessée dans la rédaction de ce billet d’humeur.
Ah, l’ère glorieuse de l’IA ! Ce moment magique où tout le monde peut devenir « créateur de contenu » sans créer quoi que ce soit. Vous avez découvert ChatGPT et, comme une révélation divine, vous vous êtes dit : « Fini la page blanche, je vais enfin devenir influenceur ! »
Permettez-moi de vous raconter une petite histoire. Celle d’un algorithme qui prédit des mots, et d’humains qui prédisent… eh bien, pas grand-chose.
Car oui, soyons clairs : une IA, ce n’est rien d’autre qu’un modèle statistique ultra-sophistiqué qui calcule la probabilité du prochain mot dans une séquence. Elle ne « comprend » pas réellement ce qu’elle écrit, ne « ressent » rien face à ces mots, et ne saisit pas leur portée émotionnelle. Elle joue simplement aux dés avec le dictionnaire, mais avec un talent certain pour les belles phrases mais parfois vides de sens.
Oui mais j’ai acheté un prompt de la mort qui tue
Ah, ce fameux « prompt de la mort qui tue » ! Vous l’avez probablement acheté à ce gourou LinkedIn qui vous a promis des interactions stratosphériques. « Avec MA méthode exclusive, tu vas cartonner sur TOUS les réseaux ! » Pour seulement 997€ (promotion spéciale, aujourd’hui uniquement, tick tock). Il vous a même montré ses statistiques impressionnantes, soigneusement sélectionnées parmi ses 2500 autres clients qui ont également mordu à l’hameçon.
« Tape ces mots magiques et BOOM ! Ton post va exploser ! » qu’il disait.
Résultat ? Vous produisez désormais des contenus aussi passionnants qu’un rapport d’audit sur la migration des fourmis naines en Papouasie du Sud par pleine lune. Même votre mère fait semblant d’être occupée quand vous lui demandez ce qu’elle en pense.
L’IA fait ce qu’on lui dit. Ni plus, ni moins (et encore, quand on sait lui parler). Ce qui en résulte est impeccablement… ennuyeux. Propre, lisse, sans aspérité. Un texte tellement poli qu’il glisse directement de l’écran à l’oubli.
Zéro émotion. Zéro personnalité. Zéro courage.
Et voilà que vous vous retrouvez en compétition directe avec des chatons qui dansent, des CEO en pleine crise existentielle publique, et des influenceurs qui pleurent dans leur Tesla parce que leur latté était trop chaud. Spoiler alert : les chatons gagnent toujours.
Soyons honnêtes un instant. Personne ne vous attend. À moins d’être déjà Elon Musk, et encore, en ce moment le pauvre Elon n’a pas tellement la côte, même vos posts les plus médiocres seront acclamés par votre armée de followers.
Pour les autres mortels, c’est la jungle. L’impact ne se décrète pas sur commande comme un Uber Eats. Il se PROVOQUE.
La vérité qui dérange
Avez-vous réellement quelque chose à dire qui mérite qu’on s’arrête plus de 6 secondes ? Un avis étayé ? Une vraie prise de position ? Ou comptez-vous juste saturer le feed avec des posts tiédasses pour « nourrir l’algorithme » comme on gave une oie ?
L’IA peut écrire. Mais c’est vous qui incarnez. Et ça, mon cher ami digital, aucune machine ne le fera pour vous.
L’impact, c’est une histoire de tripes, pas de prompts sophistiqués. C’est ce frisson qui parcourt l’échine de votre lecteur quand il se reconnaît dans vos mots, quand vous touchez cette corde sensible que lui-même n’arrivait pas à identifier.
Vous avez deux options : laisser votre IA raconter sa propre vie synthétique à d’autres IA (un magnifique cercle vicieux digital), ou vous impliquer vraiment et sortir vos tripes !
La conclusion (pas si) surprenante
Utiliser l’IA pour vos posts n’est pas une fin en soi, mais le début d’une collaboration créative. La magie opère dans cet aller-retour multiple entre vous et la machine. Vous proposez, elle développe. Vous critiquez, elle ajuste. Vous insufflez l’émotion, elle peaufine la forme.
C’est l’intelligence augmentée dans toute sa splendeur : votre cerveau humain, avec ses expériences uniques, ses émotions complexes, son audace naturelle, amplifié par la puissance de traitement et les capacités linguistiques de l’IA.
Considérez l’IA comme un outil sophistiqué, pas comme un remplaçant. Un marteau ne construit pas une maison tout seul, aussi perfectionné soit-il. C’est l’artisan qui fait la différence.
Sans votre input authentique, vous n’êtes qu’un écho parmi des millions d’autres dans le vide infini des réseaux sociaux. Un murmure indistinct dans une cacophonie numérique.
L’IA peut mettre des mots les uns après les autres. Mais seul vous pouvez leur donner une âme, une direction, un sens.
Alors, qu’avez-vous vraiment à dire aujourd’hui ? Et comment allez-vous utiliser cette collaboration humain-machine pour l’exprimer avec impact ?